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Avètz aquí lo mes de mai ; Bravas gens de la maison
La Granja. Collecteur
Chants de quête du 1er mai : Yvonne Cales ; Céline Moulé

Carnaval e lo mes de mai

La société occitane ne manque pas de rituels et de festivités pour célébrer la fin de l’hiver.
Plus important encore que Noël, le cycle du carnaval et des fêtes de Pâques et de mai soulignent l’importance accordée au retour du printemps, dans un contexte rural où le froid, la pluie et le soleil sont les maîtres des récoltes et de la qualité de vie.

Ce renouveau saisonnier donne lieu à des rituels tels que la quista, quête des oeufs (pas en chocolat, mais de véritables oeufs de poules pour préparer l’omelette traditionnelle), chants, bouquets fleuris ou piquants... Parmi ces fêtes d’origine païenne, le carnaval a une fonction particulière d’exutoire. Le temps d’une journée, il offre à chacun une fenêtre de licence et de travestissement, l’occasion de rire en menant grand tapage (carivari) ou en faisant défiler des ânes montés à l’envers par des villageois désignés pour être les boucs-émissaires dans cette farce burlesque (asonada).

Après la seconde guerre mondiale, la légèreté et l’envie de s’amuser disparaissent et cette pratique est reléguée aux enfants. Ce sont eux qui, aujourd’hui encore, dans les écoles et centres de loisirs, font revivre le carnaval.

[Atlas sonore bourian, p. 48]
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La vòta de la canalha ; Jana d'Aimé ; La cigala e lo cocut
La Granja. Collecteur
Récit : Laurent Rougières
Chant de moisson :
Céline Moulé
Conte mimologique :
Basile Marcouly


Cantar en trabalhant

Rude, voire pénible, le travail essentiellement manuel s’étale au long de journées bien plus longues que celles que nous connaissons aujourd’hui. Alors, pour se donner du coeur à l’ouvrage, on chante ! Les chants de labeur marquent la cadence de travaux souvent répétitifs. Ils offrent aussi une distraction en relatant des thèmes romanesques.

Les grandes foires de la Saint-Clair, le 1er juin, sont l’occasion de recruter des valets de ferme, souvent des enfants ou des adolescents. Cet événement annuel a laissé l’expression far Sant Clar qui signifie quitter son patron ou bien renvoyer son employé selon le cas.

C’est à l’occasion de grands travaux collectifs tels les moissons et les vendanges (las meissons e las vendenhas) que les travailleurs chantent et dansent, chaque corps de métier ayant son répertoire. Ces travaux donnent leur nom à de grandes fêtes qui les clôturent : la rastolhenca o garba bauda, fête de fin de moissons, la vendenhenca à la fin des vendanges... Les mêmes répertoires sont parfois chantés aux patrons en guise d’hommage et d’adieu jusqu’à la saison prochaine.

[Atlas sonore bourian, p. 44]
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Per far dansar ; Aval aval
La Granja. Collecteur
Cantar en trabalhant

Rude, voire pénible, le travail essentiellement manuel s’étale au long de journées bien plus longues que celles que nous connaissons aujourd’hui. Alors, pour se donner du coeur à l’ouvrage, on chante ! Les chants de labeur marquent la cadence de travaux souvent répétitifs. Ils offrent aussi une distraction en relatant des thèmes romanesques.

Les grandes foires de la Saint-Clair, le 1er juin, sont l’occasion de recruter des valets de ferme, souvent des enfants ou des adolescents. Cet événement annuel a laissé l’expression far Sant Clar qui signifie quitter son patron ou bien renvoyer son employé selon le cas.

C’est à l’occasion de grands travaux collectifs tels les moissons et les vendanges (las meissons e las vendenhas) que les travailleurs chantent et dansent, chaque corps de métier ayant son répertoire. Ces travaux donnent leur nom à de grandes fêtes qui les clôturent : la rastolhenca o garba bauda, fête de fin de moissons, la vendenhenca à la fin des vendanges... Les mêmes répertoires sont parfois chantés aux patrons en guise d’hommage et d’adieu jusqu’à la saison prochaine.

[Atlas sonore bourian, p. 44]
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La filha del paisan ; Campanas d'a Fraissinet
La Granja. Collecteur
Marche de noces : Céline Moulé
Sons de cloches :
Pierre Pons


Maridem-los

La nuit de noces, les jeunes mariés doivent s’attendre à recevoir la visite de leurs invités qui, une fois la fête finie, viennent jusque dans leur lit leur faire manger le tourrin, une soupe bien poivrée servie dans un pot de chambre ! C’est que le mariage n’est pas seulement une affaire privée, et pas toujours une histoire d’amour. Cérémonie de passage symbolique et réel des jeunes à l’autonomie, il doit respecter certaines règles sociales. La société revendique un droit de regard sur la vie conjugale, et divers rituels viennent célébrer l’union, tels que les hommages... ou la tourner en dérision si les jeunes du village veulent manifester leur réprobation, dans le cas par exemple où une jeune fille épouse un homme plus âgé.

Charivaris, chansons parodiques et jonchées des mariés (carivari, cansons e camins novials) : ces rites issus du carnaval consistent à faire grand bruit devant la demeure des nouveaux mariés, en tapant sur des casseroles ou en soufflant dans des cornes, jusqu’à ce qu’ils sortent de chez eux et offrent un verre. Parfois même, les mariés sont montés à l’envers sur un âne et promenés ainsi à travers le village...

[Atlas sonore bourian, p. 37]
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Val mai un pichon chas si ; La bona del castèl ; Las femnas de Mercuès
La Granja. Collecteur
Contes e racontes de velhada

Ah, la veillée !

On se retrouve dans le cantou (canton), la vaste cheminée, coeur de la maison, pour casser les noix (rascals), préparer les feuilles de tabac (tabat) ou égrainer le maïs (milh). La veillée est une manière conviviale de clôturer une rude journée de labeur par un travail plus tranquille et surtout collectif, assis au coin du feu. Si elle est synonyme d’entraide et de convivialité, c’est parce qu’elle existe dans un contexte de relative promiscuité (trois générations vivent souvent sous le même toit), de faible mécanisation des tâches et bien sûr, d’absence de médias tels que radio et télévision jusque dans les années 60.

Toute la famille s’y retrouve, et parfois les voisins s’y joignent. On y relate les histoires de famille, les contes, proverbes et légendes, quelquefois même on chante et on danse.

[Atlas sonore bourian, p. 30]
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Nadal de las bèstias ; Lo joine pastre somelhava ; Campanas de las Arcas
La Granja. Collecteur
Continas e nanai

Tout en douceur, la berceuse (ou nanai, nom d’origine latine) se murmure à l’enfant au berceau (lo brèç). En le reliant à la voix parentale, elle lui offre ce précieux sentiment de sécurité.

Un peu plus tard, comptines et jeux de doigts permettent à l’enfant d’apprivoiser son corps, à commencer par la main et les doigts (la man et los dets), de construire son identité dans le regard de l’adulte et de se familiariser avec le langage, grâce au plaisir de jouer avec ces mots libérés des contraintes de logique… Cette chanson enfantine permet aussi, par le compte de syllabes, d’attribuer un rôle social dans un jeu.

Les sauteuses arri arri, évoquant les soubresauts des bêtes au galop, permettent à l’enfant d’apprivoiser sa peur de tomber, peur passagère car il se sait retenu par les bras de l’adulte. Qu’elles soient chantées sur les genoux d’un parent ou au sein d’une ronde, elles enseignent les notions à la fois de temps par la structure rythmique, et d’espace à travers les mouvements induits (sauter, tourner) et les évocations géographiques (D’a Paris a Briva... D’a Briva a Gordon...).
Toutes les comptines constituent un patrimoine oral qui se transmet de génération en génération, inscrivant ainsi l’enfant dans la société.

[Atlas sonore bourian, p. 12-13]